Mme la présidente
La parole est à M. Jean-Yves Bony.
M. Jean-Yves BonyLa France veut-elle encore de ses troupeaux de salers, d’aubrac, de limousines, de charolaises, de blondes d’Aquitaine ; veut-elle encore de ses prairies, que ces animaux pâturent ? Ou préfère-t-elle miser sur les éleveurs brésiliens…
M. Patrick HetzelNon !
M. Jean-Yves Bony…pour remplir les assiettes de nos concitoyens, quitte à voir ses paysages se transformer et ses territoires ruraux se vider ?
M. Fabien Di FilippoExcellente question !
M. Jean-Yves BonyLa question mérite d’être posée, tant nos éleveurs sont régulièrement mis au banc des accusés. Même la Cour des comptes s’en est mêlée !
M. Vincent DescoeurIl ne manquait plus que ça !
M. Jean-Yves BonyÀ en croire certains, nos élevages seraient devenus de véritables industries polluantes. Quelle hérésie !
M. Fabrice BrunQuelle déconnexion !
M. Vincent DescoeurDélirant !
M. Jean-Yves BonyDans le Cantal, où il y a bien plus de vaches que d’habitants, nous respirons pourtant bien mieux qu’à Paris !
Mme Sophia ChikirouPas dans les écoles !
M. Jean-Yves BonyEh oui, monsieur le ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, le Cantal est le département le moins pollué de France, même avec ses vaches !Aujourd’hui, les éleveurs luttent pour leur survie. En soixante ans, la France a perdu 3 millions de vaches et cette dynamique terrifiante s’accélère : sur les sept dernières années, la perte s’élève à 1 million !Dans le même temps, 2 000 éleveurs ont quitté leur activité.
M. Vincent DescoeurEh oui, et ça vous laisse indifférent !
M. Jean-Yves BonyLa conséquence directe est un pic des importations et la perte de notre souveraineté alimentaire.
M. Fabrice BrunN’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas !
M. Jean-Yves BonyPrès de 30 % de la viande bovine que nous consommons est importée de pays dont les éleveurs n’ont pas façonné nos paysages, n’ont pas contribué à l’animation de nos villages, et alors que la France est réputée dans le monde entier pour son élevage.Dans un tel contexte fait de provocations au monde agricole, accepteriez-vous, monsieur le ministre, de travailler à un plan de relance de la filière ? Si c’est le cas, quels en seraient les axes ? Accéderez-vous à la demande de la profession d’exclure la viande bovine de ces renégociations commerciales internationales ? Et quand…
Mme Sophia ChikirouVingt ans de retard !
Mme la présidenteDésolé, cher collègue, votre temps de parole est écoulé.La parole est à M. le ministre délégué chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement.